Cette Transat CIC est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle est extrême et a déjà laissé bon nombre de bateaux sur le bas-côté de l’Atlantique Nord. Nicolas Lunven à bord de Holcim-PRB est toujours en course même s’il a dû renoncer à ses envies de batailler en tête de la flotte. Privé de son bout-dehors depuis maintenant trois jours, le monocoque ne peut plus se laisser porter par ses grandes voiles de portant. Il doit se contenter de voiles plus petites qui ne lui permettent pas d’atteindre les vitesses parfois stratosphériques des premiers.
 
 
À bord, Nicolas continue pourtant d’exploiter au maximum le potentiel de sa machine. Le skipper reste philosophe et sait que cette transat entre Lorient et New York est quoi qu’il arrive pleine d’apprentissages pour le Vendée Globe à venir en novembre prochain. « Les conditions sont toniques avec du vent fort, une mer très courte. Nous sommes à proximité du Gulf Stream donc la mer est un peu courte et cassante. On a 35 nœuds de vent au portant. Ça va vite mais c’est tonique ! Ce n’est pas très confortable. Il faut un peu se tenir sur son matelas pour essayer de se reposer. Donc on ne dort pas beaucoup. Ce sont des conditions très enrichissantes pour préparer le Vendée Globe et c’est ce que j’étais venu chercher là. L’idée n’était pas de naviguer dans 10 nœuds, mer plate. Nous voulions surtout se mettre dans des conditions réelles. Donc c’est positif. Tout va bien à bord » explique Nicolas ce dimanche. 
 
 
Il devrait apercevoir la silhouette de la statue de la liberté sur Liberty Island, à l’embouchure de la rivière Hudson jeudi et il aura alors, avec son équipe technique, trois semaines pour remettre d’aplomb Holcim-PRB. Le monocoque se présentera en effet le mercredi 29 mai sur la ligne de départ de New York – Vendée, la transat retour qui mènera la flotte aux Sables d’Olonne. D’ici là, bien des choses peuvent encore se passer et Nicolas tente de gérer au mieux les situations météo qui s’enchainent sans abîmer davantage sa monture. « Je suis à 800 milles de l’arrivée. Nous avons du vent prévu toute la journée ce dimanche et après, je vais avoir une première zone de transition à traverser avec du vent faible. Ensuite, ça va revenir un petit peu. Mardi, nous aurons du près de secteur sud-ouest mais ça ne durera pas longtemps avant une nouvelle zone de transition mercredi. La suite est pour l’instant aléatoire mais ce ne sera pas très nerveux pour les derniers milles. Il peut se passer encore pas mal de choses et ça, c’est chouette ! »  complète Nicolas avec une énergie qui ne le quitte jamais. 
 
 
Sur les 33 IMOCA encore en course, seuls 26 poursuivent leur course vers New York. Et Nicolas, actuellement 14e d’une course menée par Yoann Richomme sur Paprec Arkea, compte bien être parmi ceux qui amarreront leur 60’ dans la ville américaine.