Cela fait désormais 4 jours que l’équipage de Holcim-PRB a quitté le port du Cap, en Afrique du Sud pour s’élancer sur l’étape la plus longue jamais effectuée dans l’histoire de The Ocean Race.
Si la course n’en est encore qu’à ses débuts, elle a suscité beaucoup d’émotions ces dernières heures. GUYOT Environnement - Team Europe a annoncé hier faire demi-tour vers Le Cap, suite à la fragilisation de la coque du monocoque (rupture du sandwich). A bord de Team Malizia, la course est aussi en suspens depuis la découverte par l’équipage d’une importante fissure dans le mât. Boris Hermann espère profiter dans les heures qui viennent de conditions de navigation plus favorables pour tenter une réparation en mer. Ces deux IMOCA blessés rappellent combien l’océan Indien est l’un des endroits les plus compliqués à dompter à la barre d’un monocoque haute technologie de 18 mètres de long !
A bord de Holcim-PRB, ces nouvelles n’ont pas laissé indifférent. Kevin Escoffier, Tom Laperche, Sam Goodchild et Abby Elher espèrent que leurs deux adversaires vont pouvoir vite revenir dans la course et le quatuor joue de prudence même s’il mène la flotte. Les conditions de vie à bord sont rudes et les images envoyées par le reporter embarqué Julien Champolion montre des forçats de la mer qui, à tour de rôle selon les quarts établis, déplacent des voiles de plusieurs dizaines de kilos de jour comme de nuit dès qu’il faut adapter la toile aux conditions rencontrées. Pour l’heure, il est difficile de détecter des signes de réjouissance sur les visages des équipiers de Holcim-PRB même si leur avance est confortable. 11th Hours Racing, le premier poursuivant, pointe en effet à plus de 300 milles du tableau arrière du 60’ battant pavillon suisse. La stratégie mise en place par l’équipe pour anticiper la première grosse dépression (la contourner par son nord) semble donc payante. L’avance de Holcim-PRB devrait se creuser encore dans les heures qui viennent. Le 60’ va bénéficier de conditions de vent soutenu et pouvoir avancer au reaching tandis que ses poursuivants, décalés dans son sud ouest, tentent de se départir d’une zone sans vent.
« Cette avance a demandé beaucoup d’effort à l’équipage, car on vit dans des conditions de navigation vraiment compliquées. La mer est hachée, et pas très harmonieuse. C’est dû au système dépressionnaire que l’on poursuit. D’ici le 5 mars, on devrait avoir quitté ce système et les conditions devraient revenir à la normale. Dans ce genre de navigation, le but c’est vraiment de trouver le juste milieu entre performance et sécurité pour le bateau et les humains. La course est longue…» commente Julien Champolion. L’avantage pris par Holcim-PRB devrait pouvoir permettre à l’équipage de naviguer de manière plus sereine et d’ajuster sa route pour éviter le plus fort du vent dans le nord du centre dépressionnaire.