Pour l’instant, cette 12e édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe présente définitivement des conditions météorologiques complexes, obligeant les marins à être en veille permanente. Une mer agitée, du vent et du ciel gris, le quotidien des marins depuis le départ de la course n’est pas vraiment un long fleuve tranquille. Mais à l’entame du 6e jour de course, Kevin Escoffier est plus que jamais dans le coup, pointant en 4e position au classement de 18:00.

Pour le skipper malouin, le moral est toujours au beau fixe, comme il l’explique dans une vidéo ce matin « J’ai très bien dormi cette nuit, j’ai passé ma première belle nuit depuis le départ. Cela fait du bien car mine de rien, nous étions tous en dette de sommeil depuis le départ. J’ai mangé, nettoyé le bateau, épongé un peu partout. Donc là, je suis en pleine forme ! ». Il faut dire que le skipper d’Holcim-PRB a bien travaillé cette nuit, dans un mode de course qui ressemblait plutôt à une régate qu’à de la course au large. En effet, Kevin navigue au contact de la tête de flotte depuis le départ de la course, à moins de 10 milles du bateau le plus proche : « Je suis assez content de ma performance sur la journée d’hier, notamment au niveau du passage des Açores. J’ai réussi à avoir un bon timing dans les manoeuvres, pour envoyer de la toile et pour affaler. J’ai effectué deux changements de voile, j’ai réussi à faire le virement au bon moment. C’est bien, cela m’a permis de reprendre un peu de terrain sur Paul Meilhat (BIOTHERM), et on reste au contact. C’est toujours plaisant lorsque le travail paie. Depuis que nous sommes partis, je vois du monde à l’AIS tout le temps, donc c’est très sympa pour s’étalonner… En revanche, c’est beaucoup moins sympa pour dormir! »
Mais la course est loin d’être finie. Les prochaines 24 heures vont être importantes pour les solitaires qui s’acharnent pour essayer de récupérer les alizés qui les mèneront (enfin) jusqu’en Guadeloupe. Route sud, route ouest, les marins de la flotte d’IMOCA ont opté pour des stratégies différentes. Kevin a choisi de maintenir une route sud, tout comme les leaders du groupe. Il raconte : « On va continuer à bien faire marcher la machine, la route est longue, nous ne sommes même pas à mi-course. Sur le bord de portant, nous allons devoir faire pas mal d’empannages, donc le jeu est lancé ! Il va falloir optimiser la vitesse pour essayer d’aller le plus vite possible. Je vais aussi étudier la météo pour la suite du parcours. Il fait encore gris ici, le soleil n’est pas au rendez-vous »
Les déclarations de Kevin Escoffier, skipper de l’IMOCA Holcim-PRB :
« On peut dire ce qu’on veut, mais sur ces bateaux, le près est devenu l’allure la plus confortable ! Le bateau est bien calé, c’est un bateau équilibré, et paradoxalement ça tape beaucoup moins qu’au portant. Cette nuit, c’était sportif : changements de voiles, manoeuvres… C’est presque une vraie régate, depuis le début, je navigue avec des concurrents à l’AIS. Là, on est au près, à 16 noeuds, le bateau est magique. Ça change de la dépression à laquelle on a dû faire face et pendant laquelle il y a eu de la casse malheureusement, c’est le jeu des sports mécaniques. Une grosse pensée à tous ceux qui ont eu des soucis et qui ont dû abandonner. C’est énormément de travail pour être au départ d’une course comme celle-ci, alors c’est triste même si ce sont des concurrents »