Lors du briefing météo de 10h30 ce samedi 5 novembre, la direction de course a fait part au 138 skippers de sa décision de décaler le départ de la course, initialement prévu ce dimanche 6 novembre à 13h02. Ce report est dû aux prévisions météorologiques annoncées sur les premières 36h de course. En effet, le passage d’une très violente dépression entraînant des vents et une mer très forts ne laisse pas de possibilité aux marins pour sortir de la Manche.
Après consultation des prévisionnistes Météo Consult, l’organisation de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe (OC Sport) et la Direction de Course ont donc décidé de garder les skippers à terre en attendant de trouver une fenêtre météo plus favorable avec un départ possiblement prévu mardi 8 novembre ou mercredi 9 novembre.
A la sortie du briefing, Kevin Escoffier, skipper de l’IMOCA Holcim-PRB, nous livre son ressenti sur cette décision :
Que penses-tu de cette décision de reporter le départ ?
« Cela fait plusieurs jours que nous en parlons avec la direction de course. Plusieurs paramètres entrent en compte dans cette prise de décision : le courant, le timing de l’arrivée de la dépression dans les 48 premières heures à la pointe Bretagne, mais aussi le fait d’avoir 138 bateaux au départ, au près, dans 25-30 nœuds de vent, qui ont des vitesses différentes et doivent se croiser. Par ailleurs, le nombre important de bateaux ne permettait pas d’avoir suffisamment de ports en Bretagne nord pour que les concurrents souhaitant s’abriter puissent le faire en bons marins. L’ensemble de ces facteurs a poussé l’organisateur et la Direction de Course à décaler le départ, ce qui est pour moi la décision la plus sage. »
N’est-il pas trop compliqué de modifier toute l’organisation prévue pour le départ ?
« Même si nous savions qu’il y avait une possibilité pour que le départ soit décalé, l’organisation du Team était mise en place pour être prêt à prendre le départ comme prévu demain à 13h02. Nous avions travaillé sur la météo, les routages et les trajectoires pour minimiser les risques sur ces deux premiers jours de course. Nous allons nous réunir cet après-midi pour réorganiser cela. Nous sommes habitués à être réactifs, cela fait partie de notre métier. Ce n’est ni la première fois, ni la dernière fois que cela arrive. »
Es-tu soulagé par cette décision?
« Oui, en partie. Nous faisons du bateau et de la course au large pour aller chercher des conditions musclées, mais pas forcément des conditions aussi extrêmes. Cela aurait pu entraîner des accidents ou des collisions. Je pense que ce n’est pas souhaitable, ni pour les marins, ni pour les organisateurs, ni pour les gens qui peuvent être amenés à venir nous chercher ou venir chercher nos bateaux. »