Comme la tradition le veut chez PRB, c’est Michel Desjoyeaux, skipper sortant qui a proposé le nom de son successeur. Un certain Vincent Riou, qui n’était autre que son préparateur sur le tour du monde. Celui-ci se souvient, « Quand on m’a annoncé la nouvelle, j’étais comme un gamin, c’était un rêve qui s’accomplissait ! »

Pour son premier Vendée Globe en 2004, le Finistérien réalise l’exploit de l’emporter avec le bateau vainqueur de la précédente édition, barré par Michel Desjoyeaux et améliore du même temps le record de près de 6 jours. « On ne pouvait pas rêver mieux comme scénario, c’était presque trop bien pour une première fois. » commente Vincent qui, avec cette victoire, fait entrer PRB dans la légende en devenant la première entreprise à remporter par deux fois cette course. Une prouesse jamais égalée à ce jour.

Peu de temps après, PRB et Vincent Riou se lancent dans la construction d’un nouveau bateau qu’ils mettent à l’eau en 2006. C’est avec ce plan Farr que le skipper s’aligne au départ du Vendée Globe 2008. Mais tandis qu’il progresse en 4e position au large du Chili, il est dérouté à la demande de la direction de course pour porter assistance à Jean Le Cam victime d’un chavirage « L’histoire elle est incroyable, non seulement je suis en course, mais en plus je suis au téléphone avec Jean quand il chavire, c’est juste complètement dingue ! » Dans la manœuvre pour hisser le skipper de VM Matériaux à bord de PRB, Vincent casse un outrigger et démâte quelques heures plus tard. Il est alors contraint à l’abandon. Si la déception est grande, celle-ci est très vite oubliée par le soulagement d’avoir pu récupérer sain et sauf Jean Le Cam. À l’arrivée, Vincent Riou est finalement classé 3e ex-aequo par le jury.

Dans l’optique du Vendée Globe 2012, la décision est prise de construire un nouveau bateau. Dessiné par les architectes du cabinet VPLP et Guillaume Verdier, le monocoque PRB touche l’eau en mars 2010. À son bord, Vincent Riou s’élance sur son troisième Vendée Globe le 10 novembre avec un statut de favori à honorer. Malheureusement après 14 jours de course, le skipper percute une bouée métallique qui dérive au large du Brésil. S’il pense pouvoir réparer la coque, il renonce finalement en raison d’importants dommages au niveau de son tirant d’outrigger tribord faisant craindre un démâtage à tout moment.

Sa quatrième participation au Vendée Globe en 2016 ne sera qu’une triste répétition de ce précédent coup du sort. Au 17e jour de course et alors qu’il est à la lutte avec les nouveaux bateaux équipés de foils dans le groupe de tête, Vincent heurte un OFNI. Cette fois, c’est la quille qui est touchée. Après évaluation des dégâts et en concertation avec son équipe à terre, le skipper doit de nouveau prendre la difficile décision d’abandonner.

Ne souhaitant faire le Vendée Globe « de trop », Vincent Riou décide fin 2018, après la Route du Rhum, de ne pas s’engager sur une nouvelle campagne, mettant ainsi un terme à son incroyable aventure avec PRB. C’est alors qu’il glisse à Jean- Jacques Laurent le nom d’un potentiel successeur... Kevin Escoffier, membre de l’équipe technique au moment de la construction de son plan Farr en 2006. Cinquième skipper à la barre d’un monocoque orange et noir, Kevin portera les couleurs de PRB pour le 8e tour du monde de l’entreprise vendéenne.