A leur arrivée aux Sables d’Olonne, tous les skippers de la Vendée Arctique-Les Sables d’Olonne n’avaient qu’un mot pour décrire ces dix jours de régate à couteaux tirés : intense !  De l’engagement, de la bagarre, des jours et des nuits sans relâche … c’est ce qu’était venu chercher Kevin Escoffier sur cette dernière grande répétition avant le Vendée Globe ! Pour sa première course en solitaire à bord de PRB, le skipper n’a pas été déçu et il n’a pas déçu non plus. Il termine sur une belle 5e place après avoir joué à de multiples reprises les trouble-fêtes chez les leaders. C’est Jérémie Beyou (Charal) qui s’impose devant Apivia (Charlie Dalin) et LinkedOut (Thomas Ruyant).  

 

Kevin Escoffier a parcouru exactement 3 283 milles pour effectuer ce grand triangle atlantique taillé sur mesure pour les IMOCA. Une épreuve de 10 jours durant laquelle le skipper de PRB s’est senti tout simplement à l’aise. Le Malouin qui aime le large et la compétition a découvert le mode course en solitaire et a épaté dans sa gestion de la régate.
Cette Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne devait lui permettre de ne faire qu’un avec son bateau de dix ans d’âge et de tenir la dragée haute aux monocoques les plus récents. De ce point de vue, c’est réussi. Durant la course, il a occupé la première place à 9 reprises. Et quand il ne trustait pas cette place de leader, le monocoque orange progressait juste dans le tableau arrière de Charal, Apivia ou LinkedOut, grands animateurs de la course. Ces trois bateaux de dernière génération composent dans cet ordre le podium à l’arrivée aux Sables.

 

Mais l’objectif de cette Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne était aussi d’éprouver le bateau. Là encore, à l’issue de cette course, on peut dire que la case est cochée. Aux prises avec des conditions de navigation particulièrement soutenues sur la première moitié de la course, PRB a donné du fil à retordre à son skipper qui a dû se transformer à plusieurs reprises en bricoleur multi-tâches. Cloison de barre d’écoute décollée sur 2,5 mètres et trous dans la Grand’Voile l’ont contraint à lâcher du terrain lors du passage de la première dépression en début de course. Plus tard, des bloqueurs cassés et deux amures rompues, lui ont une nouvelle fois coûté de précieux milles. Le podium s’est alors éloigné et s’en est suivie une ultime bagarre enlevée avec Samantha Davies qui termine finalement quatrième, une heure devant PRB.
Kevin à son arrivée aux Sables convenait qu’il valait mieux gérer ces problèmes sur cette Vendée Arctique que sur le Vendée Globe. Il a fait preuve d’un mental d’acier notamment au moment de la rupture de la cloison de barre d’écoute qui aurait pu lui coûter la course tout simplement !  A l’approche d’une deuxième dépression, il a quand même choisi de ne pas renoncer. Un œil sur le fond de coque, l’autre sur ses réglages de voile, il n’a pas frémi et a poursuivi sa route jusqu’aux Sables d’Olonne. Chaque journée passée sur l’eau a été pour lui une mine d’apprentissages. Petits ou grands …. Tous lui serviront pour le Vendée Globe, seul et unique objectif qu’il vise depuis juillet 2019, date à laquelle il a récupéré la barre de PRB. Surtout, il a pris un plaisir immense à régater au contact des meilleurs de la discipline. Un avant-goût de ce qui l’attend autour du monde.